Très beau texte écrit par un homme. Faire la différence entre dépendance affective, attachement et avoir tout simplement besoin d’une personne.
J’AI BESOIN DE TOI !
Oui je dis bien « j’ai besoin de toi ». N’en déplaise au parangon spiritualiste à l’égo conditionné fervent défenseur de « je n’ai besoin de personne », « suffit toi à toi-même », « n’attend rien des autres », « la vérité est en toi » …
Et bien NON ! (Enfin pas que)
Moi je déclare avoir besoin de toi ! et j’ose dire que tu as besoin de moi, par la même occasion !
J’ai besoin de ton regard, celui qui contribue à me révéler au monde et à moi-même,
J’ai besoin de ta présence tout simplement pour me sentir en lien, relié, connecté,
J’ai besoin d’échanger pour m’enrichir,
J’ai besoin de toi pour devenir meilleur chaque jour,
J’ai aussi envie de toi parce que c’est bon et un point c’est tout !
Tout ça je ne le puis si je suis seul.
Je n’ai pas besoin de toi pour que tu combles un vide, ou évite ma solitude existentielle.
Je n’ai pas besoin de toi pour que tu me sécurise matériellement ou financièrement.
Je n’ai pas besoin de toi pour m’animer dans la vie.
Je n’ai pas besoin que tu me répares de quoi que soit.
Je n’ai pas besoin de toi pour me sentir complet(e).
Je n’ai pas besoin de toi tout le temps.
Le philosophe Levinas disait « Le visage d’Autrui interpelle le Moi et met en question le quant-à-soi égoïste du Moi ». Autrui me met en question, dérange le Moi sollicité par et pour Autrui qui l’appelle, surgissant comme épiphanie du Visage, signe, ou plutôt trace de la Transcendance.
Autrement dit l’autre, et donc toi dont j’ai besoin, me permet de me transcender et vice versa
Avoir besoin de l’autre ne signifie pas d’être en dépendance à l’autre, de se pencher, s’appuyer durablement, de ne faire qu’attendre de lui-elle.
C’est bien pour cela, que de commencer par se rencontrer en vérité, le plus entièrement possible est nécessaire. S’engager dans ce processus n’est pas se couper de l’autre bien au contraire.
Solitude et Lien sont nécessaires au cheminement vers soi. Elles procèdent de deux polarités sur lesquels je peux en conscience et responsabilité me positionner à chaque instant.
« Le moi m’aime » oui s’il n’est pas une manière d’éviter la difficulté d’être seul. Ce n’est pas un refuge, ni une fin en soi (ou alors une fin de soi, peut être…).
Mon besoin de toi n’enferme personne. Ni toi, ni moi, il s’exprime, s’entend, se partage parfois (et c’est merveilleux), et des fois pas (et c’est comme ça) …
Alors je le dis (et le redis).
Avoir besoin de toi et être avec moi, pleinement, OUI !
~ Xavier Favaro